Le Badaud de la Gare du Nord 2

Dans le silence soudain du hall de la Gare du Nord, la présence de l’homme, maintenant absent, semble résonner plus fort que lorsqu’il était là. L’écho de ses pas se perd dans le murmure des conversations et le grincement des trains sur les rails.

Une jeune femme, le regard perdu dans ses pensées, s’arrête là où l’homme se tenait. Elle frissonne légèrement, comme touchée par une brise invisible. Ses yeux parcourent l’espace, cherchant quelque chose qu’elle ne saurait nommer. Peut-être est-ce l’ombre de l’homme, ou simplement le souvenir d’une présence.

Elle s’assoit sur un banc, sort un carnet de son sac et commence à écrire. Ses mots coulent rapidement, comme si elle était guidée par une main invisible. Elle écrit sur l’homme au chapeau, sur son regard caché, sur l’étrange sentiment de vide qu’il a laissé derrière lui.

Alors que la nuit tombe, la lumière de la gare se fait plus douce, plus chaude. Les gens se pressent moins. Certains s’arrêtent, lisent un livre, regardent les écrans d’affichage. La gare, ce lieu de passage, devient un instant un lieu de vie, un espace où chaque personne a sa propre histoire.

La jeune femme ferme son carnet. Elle lève les yeux, regarde autour d’elle. Le monde continue de tourner, indifférent à l’homme au chapeau et à l’histoire qu’elle vient de coucher sur le papier. Mais pour elle, quelque chose a changé. Dans ce hall de gare, elle a touché du doigt l’éphémère, l’invisible, le mystère de l’existence.

Elle se lève, met son carnet dans son sac, et se dirige vers son train. Derrière elle, la gare reprend son rythme, indifférente et perpétuelle, tandis que l’histoire de l’homme au chapeau reste gravée dans les pages de son carnet, témoin silencieux d’un instant suspendu dans le temps.